La diagonale du vide de Mathieu Mouillet

 

 

 

 

La diagonale du vide de Mathieu Mouillet

On peut être randonneur, pèlerin, vagabond, nous sommes tous des voyageurs. À pied, à vélo, en auto-stop. Chacun son rythme, chacun sa façon de voir et de profiter. Il n'y a pas une façon de bien voyager, autant de manières que de voyageurs. Je n'aime pas ranger dans des cadres, mettre des étiquettes.

Ce qui m'a attirée dans ce récit, c'est l'option choisie : celle d'aller là où personne ne va « parce qu'il n'y a rien à voir. »

Cela m'a semblé être une résonance à ces mots entendus lors de nos longs périples : «  Là, on a pris le car, (ou le taxi, ou fait du stop) parce que ce n'était pas beau ! Des mots qui me hérissent le poil ! Lorsqu'on entreprend de traverser un pays, on y verra des paysages sublimes, des contrées ignorées bien qu'à faible distance des passages touristiques, mais on traversera aussi, peut-être, des déchetteries, des zones industrielles pas forcément poétiques... Perso, je prends tout.

Bref, Mathieu part pour une traversée qui se révélera passionnante. Il embarque son lecteur dans ce qui sera tout sauf une traversée du vide.

Wikipédia : La « Diagonale du vide » est une large bande du territoire français allant de la Meuse aux Landes où les densités de population sont relativement faibles par rapport au reste de la France.

Il fera des rencontres chaleureuses, mais surtout riches. Des gens fiers de parler de leur savoir-faire, de leur réussite aussi dans des lieux qui de prime abord n'attirent pas forcément les foules. Des gens heureux qu'on leur donne la parole ( c'est ce que j'ai ressenti). Ce livre est une multitude de portraits de gens extraordinaires parce qu'ils sont vrais, simples et authentiques. Des gens qui se prennent en main, prêts un peu à tout pour que vivent leurs idées, leurs rêves, au fond de la creuse, du Cantal ou de la Meuse. C'est leur choix de vie.

Quant aux paysages rencontrés, la faune, la flore, tout est à découvrir. Des passages qui donnent à nos gambettes l'envie d'y aller voir, pas en touristes voyeurs, non, en observateur discret et respectueux de la nature. À ne pas trop divulguer donc...

J'y ai aussi retrouvé ces grandes contrées inhabitées, ces villages désertés, ces absences totales de commerces. Et puis... ailleurs, comme un havre de paix, un oasis où la vie s'est installée, où quelques uns font de la résistance et arrivent à vivre de leur passion.

Mathieu part à pied, sac au dos. Trop chargé, il essaiera ce fameux Carrix... ( qui ne nous a jamais convaincu). Il finira son périple à vélo.

Quelques phrases retenues :

Il n'y a pas de bon chemin, le bon chemin c'est celui que l'on suit.

J'y ai retrouvé aussi ma phrase fétiche, celle qui m'a accompagnée lors de mon tout premier périple : Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait » Mark Twain.

 

On ne revient jamais complètement d'un long voyage...

Commentaires: 0