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Voici un extrait de ce que sera le récit de notre chemin, ici la première étape.

Vendredi 25 avril

Molsheim, vingt-sept kilomètres

Nous venons de terminer notre première étape. Trente et un kilomètres environ. Oui, je sais, ce n'est pas ce qui était prévu si nous lisons la première ligne de cette page. En titre, donc, toujours les prévisions, après, il y a la réalité. Là, des travaux...

Hier, nous avons donc traversé la France d'ouest en est en six heures, maintenant nous allons mettre soixante jours pour aller du nord est au sud ouest.

Il est tout juste sept heures lorsque nous quittons notre hôtel. Nous étions prêts de bonne heure mais nous avons patienté afin d'attendre l'ouverture de la cathédrale. Notre hôtel est pourtant situé à proximité du centre, mais nous avons quelques difficultés à nous rendre à la cathédrale. Si ses flèches se voient de loin, là, tout près, on ne voit rien. Nous interpellons un cycliste et voici notre première belle rencontre. Lorsque nous lui expliquons notre projet :

  • Non ? Vous rigolez, là ?À pied ?

Nous discutons un bon quart d'heure. C'est un sportif, environ de notre âge, et jamais un tel projet ne l'a effleuré. C'est vrai que même pour nous, cela nous semble incroyable. Roncevaux. C'est vraiment très loin. Pourtant, encore une fois, autant JC que moi même, nous avons tapi au plus profond de nous même cette certitude que nous allons réussir.

Nous quittons Strasbourg après une visite rapide de la ville. Nous connaissions déjà puisque nous avions déjà séjourné dans cette région lors de vacances. C'est l'occasion ici de faire un court rappel de notre façon d'appréhender notre cheminement. Ce que nous apprécions, c'est de traverser la France à une moyenne de quatre kilomètres heure. À ce rythme, peu de choses nous échappent. Nous profitons de chaque instant passé sur ces sentiers qui nous permettent de traverser la France en ayant souvent l'occasion de penser que nous sommes au milieu de nulle part. Parfois pas ou peu de villages, de rares hameaux, des fermes isolées. Loin de cette société de consommation. L'arrivée dans les villes n'est pas forcément vécue comme une possibilité de faire du tourisme. Si le temps nous le permet, s'il me reste un peu de courage, oui nous pouvons éventuellement aller à la découverte des lieux. Mais d'une manière générale, soit nous connaissons déjà, soit nous nous promettons de revenir en tant que touristes. Un saut de puce en voiture étant tellement facile... Par contre, impossible d'accéder à certains endroits, magiques, autrement qu'au fil de nos pas, alors nos périples ont pour seul but le plaisir de la marche, de la découverte à chacun de nos pas...

Voilà donc pourquoi nous ne nous attardons pas à Strasbourg. Nous passons bien sûr par la cathédrale, espérant faire tamponner notre crédenciale. Ce premier tampon, celui de notre ville de départ, est important. Malheureusement, c'est l'heure d'un office et nous ne trouvons personne de disponible. C'est à la sortie de la ville que nous passons devant le conseil général. Voilà donc un tampon fort officiel. Là aussi, notre passage déclenche des questions. Si le personnel a vaguement connaissance qu'un chemin de Compostelle passe par la ville, rares doivent être les pèlerins à passer chez eux. Il leur faut fouiller au fond des tiroirs pour trouver un tampon.

Cette fois-ci, nous voilà réellement partis.

Pour une première étape, le chemin est aisé puisque nous allons suivre sur plus de vingt-cinq kilomètres le canal Vauban, plutôt appelé canal de la Bruche. Pour la petite histoire, il a été construit dans les années mille six cent quatre-vingt pour acheminer les pierres nécessaires à certaines fortifications de Strasbourg. Ces pierres venaient de Soultz-les-Bains.

Je trouve très reposant de longer un canal, c'est une ambiance sereine. Cela nous permet de commencer en douceur, sans dénivelé. Nous voyons de nombreux cygnes. Pendant quelques longs moments, un héron nous précède. Il se dandine quelques pas devant nous, bien au milieu du chemin.

C'est une journée estivale, nous avons un ciel bien bleu et une température de vingt-sept degrés. Nous avons vraiment cette sensation de commencer de très longues vacances. Nous devons sortir casquette, crème solaire et lunettes de soleil. Nous profitons de cette chaleur bienfaisante.

Pour la pause déjeuner, nous nous installons dans un square où une jeune mamie surveille son petit garçon. Nous engageons la conversation. Nos sacs à dos, pourtant assez légers, nous distinguent et attisent la curiosité des locaux, très souvent. Je souris encore de la réaction de cette dame lorsque je lui explique que demain nous grimpons au Mont Saint Odile. Elle me dit :

  • Le Mont Saint Odile ? Oh non, cela ne grimpe pas tant que cela.

Devant mon étonnement, elle marque une courte pause et ajoute :

  • Enfin, à pied, si peut être.

Cette réponse me paraît plus près de la réalité et j'aurai la confirmation demain.

JC, lui, est allé dans un bar faire remplir notre bouteille d'eau. La dame, gentiment, lui a donné de l'eau très fraîche que nous allons bien apprécier au cours de l'après midi. Cela me fait penser à un moyen que nous a confié un pèlerin pour encore aller davantage à la rencontre de la population. Il part toujours avec un minimum d'eau pour, justement, avoir à demander et, ainsi entrer en contact.

Dans l'après midi, alors que je progresse quelques centaines de mètres en avant, JC s'arrête au niveau d'un pêcheur qui va lui confier la phrase du jour : « Nous sommes voisins, entre l'Alsace et la Bretagne,  il n'y a qu'un pays qui nous sépare, la France. » Au fur et à mesure de notre progression, nous allons découvrir en profondeur ces Alsaciens, avec leurs coutumes, leurs façons de vivre.

Peu avant notre arrivée, le chemin le long du canal est fermé pour cause de travaux. Pour les cyclistes, quelques kilomètres supplémentaires ne sont pas trop graves. Nous discutons un peu avec une famille allemande qui ne semble pas comprendre notre agacement. J'ai eu une grosse envie de leur emprunter un de leurs vélos... Quatre bons kilomètres sont donc à ajouter à la distance parcourue de la journée.

Il est environ quinze heurs lorsque nous arrivons à Molsheim. Je suis vraiment exténuée. L'étape était longue. Nous nous installons en centre ville, le temps de faire une pause pour reprendre quelques forces.

Ce soir, nous sommes hébergés chez Sonia. C'est un peu particulier. Elle habite Rosheim à sept kilomètres de là, sur notre chemin de demain. Au départ, comme nous n'aimons pas tricher, je lui avais demandé si elle pouvait le lendemain nous ramener à Molsheim. En fait, j'ai redécoupé mes étapes autrement. Initialement, nous avions décidé de ne pas faire le détour par le Mont Saint Odile, parce qu'au vu de la longueur de l'étape nous aurions été obligés d'y dormir et c'était trop cher pour nous. Là, en démarrant de chez Sonia, à Rosheim, cela devient possible, nous pourrons atteindre un hébergement au-delà du Mont.

Sonia est assistante maternelle, un point commun avec moi puisque cela a été ma dernière activité, juste avant mon arrêt pour longue maladie. Elle viendra nous chercher après son travail.

Nous nous installons le long de la Bruche, pour patienter, en attendant notre chauffeur. C’est là que se déroule un petit moment savoureux. Chaque jour, en fin d’étape, j’ai la chance de pouvoir bénéficier de massages de pieds. Prudente et à l’esprit pratique, j’ai choisi de partir sur les chemins avec mon masseur personnel, mon JC. Donc, comme nous disposons d’un peu de temps, JC commence à me masser les pieds. Deux jeunes et jolies demoiselles passent, ralentissent et nous interpellent :

— Comme c’est mignon. On peut aussi se faire masser ?

— Eh non, répond JC, madame a un statut particulier.

Elles repartent, montent dans leur voiture garée un peu plus loin et s’arrêtent à notre niveau :

— Même en payant ? nous demandent-elles...

Sourires partagés.

Sonia arrive un peu avant 19 heures. Nous faisons connaissance avec toute sa famille. Ses trois jolies jeunes filles, son homme qui se définit lui-même comme un « sauvage ». Qu’importe, nous, nous aimons le milieu sauvage ! Tous ont cette même passion, celle des chevaux.

Il y a là aussi, le frère et la soeur de Sonia, ce qui fait une bien jolie tablée. Merci à chacun d’eux de nous avoir accueillis avec tant de simplicité et de chaleur.

Merci à toi Sonia d’avoir accepté de nous héberger ainsi, tu

l’as si bien fait que j’aimerais te conseiller d’ouvrir ta porte pour

d’autres pèlerins. Habiter sur le chemin de Compostelle peut être

d’une telle richesse, en terme de rencontres et d’échanges.

Sonia était une amie Facebook. Qui a dit que le monde virtuel

n’était pas sympa ? C’est génial lorsque les deux mondes se ren-

contrent.

 

Commentaires: 8
  • #8

    Mony (mercredi, 28 septembre 2016 15:48)

    Merci à Dominique pour son avis reçu ce jour
    PAS À PAS – DE STRASBOURG À RONCEVAUX
    De : Monyclaire
    Comment ne pas éprouver de l’admiration pour ce couple sympathique de Pèlerins prêts à déplacer des montagnes pour arriver à leur but final. Ce journal de bord relate toutes les difficultés rencontrées sur le terrain par nos deux marcheurs malgré une préparation minutieuse de cette pérégrination au long cours.
    Joie, bonheur, souffrance sont le lot des sentiments ressentis lors de chaque étape qui nous entraîne à la découverte d’une France magnifique. Relier Strasbourg à Roncevaux par la marche n’est pas promenade anodine et reste une aventure héroïque.
    Nos deux pèlerins Monique et JC seront encouragés tout au long du parcours par des gens généreux qui leur donneront la force de redémarrer chaque lendemain. Lors de ce périple, ils seront protégés et guidés spirituellement par une âme bienveillante, c’est certain.
    Abnégation, gentillesse, attention, représentent quelques mots pour définir Monique et JC. Les rencontrer est source de richesse morale et intellectuelle.
    Félicitations Monique, et à bientôt…
    Le 28 septembre 2016
    D.CHEVALIER

  • #7

    monyclaire (jeudi, 09 avril 2015 09:59)

    Commentaire reçu ce jour, de la part de Yeni, jolie Mexicaine que nous avons rencontrée sur ce chemin
    J'ai fini de lire ton livre...
    Qu'est ce que je pourrais dire? Comment est ce que je pourrais trouver des mots pour remercier de tout ce que j'ai trouvé ? Toute votre amitié, sympathie, messages si beaux... Comment je peux répondre et remercier : "et bien sur Yeni et Ana, nos deux adorables Mexicaines qui ont éclairé notre chemin de leur si joli sourire"? Pas de mots pour ça !
    Je suis très touchée de trouver votre estime pour nous dans ce livre. Déjà ça a été spécial au début, l'attente qu'il arrive, après j'ai eu l'opportunité de connaître votre chemin avant que cela touche le nôtre. De voir les coïncidences. Les jours qu'on s'approchait déjà. Après, la division Nevers-Bourges. De voir comme on était déphasées d'une étape à la Souterraine et, avec notre arrêt à Limoges, comment on s'est finalement rencontrés après. De savoir comment s'est passé votre rencontre avec Jacky, Jean Jacques... comme Ana et moi nous avons pensé que vous étiez un groupe déjà si intégré alors que vous vous étiez peut être rencontré quelques jours avant nous. Donc ça m'a fait réfléchir de comment les autres nous voyaient tous ensemble, c'est à dire comment les bénévoles, les propriétaires d'un bar, d'un gîte ont pu penser la même chose de nous tous alors qu'on n'avait que quelques jours ensemble. Et on faisait déjà un équipe !
    J'ai senti que j'ai parcouru la première partie de votre Chemin avec vous... et je me suis transporté aussi à mon propre Chemin, les jours de pluie, oui on était la... les chemins boueux, oui on a aussi passé, une journée avant ou une après... le soleil, le froid... on était là aussi à quelque kilomètres de vous.
    J'ai vécu (comme revivre?) encore quelques journées qu'on a passé là bas. J'ai réalisé la chance que Ana et moi et les autres pèlerins qui ont marché à vos côtés on a eu. Parce que déjà de te lire on peut vivre le Chemin, mais nous qui étions là, ça a resté une trace de notre Chemin dans ce livre. Quelles émotions, on peut vivre en train de le lire ! Comme je voudrais que Jacky et Jean Jacques puissent le lire auss i! Ils pourront se transporter comme moi à Captieux dans l’apéritif avec Jean Jacques, après dans le dîner à Sainte Ferme avec Greta et Joseph aussi, dans cette auberge je ne sais pas où avec la dame autrichienne qui ne nous laissait pas dormir hehe! Le dîner partagé à la salle des fêtes, les sentiers partagés, les petits messages de JC, les rires, la fatigue, arriver à Saint Jean Pied du Port et que vous étiez sur la porte ça a été trop spécial. Combien de pèlerins ont une chance comme ça ? Au fait, quand on partait le lendemain, je dormais presque encore, héhé et tout d'abord je t'avais pas vu sur ta fenêtre ! Quelques minutes après, quand j'ai réalisé, j'ai eu la nostalgie de comprendre que ton chemin finissait là bas
    Quels souvenirs ! J'ai adoré ce livre et merci beaucoup de tous les efforts que tu as fait pour l'emmener jusqu'à ici ! Mille merci !!

  • #6

    Yvonne tresse (dimanche, 18 janvier 2015 11:27)

    Monique, merci pour ta jolie photo du chemin verdoyant avec un ciel bleu. Quel périple vous avez fait se Strasbourg vous avez traversé des régions magnifiques, difficiles Traversez la France profonde mais tellement belle. Mony j'ai trouvé que tu avais donné beaucoup de toi. Mais les joies de retrouver vos amis pèlerins et faire de la route ensemble et parfois une table amie. Bravo à vous deux, j'ai aimé. Yvonne

  • #5

    monyclaire (samedi, 17 janvier 2015 21:57)

    Reçu en message privé, sur Facebook :
    "bonsoir Monique et bon retour chez vous.
    Ton livre est magnifique, ce que vous faites est superbe, je n'ai pas de mots... je serai ravie de pouvoir en lire un autre et pouvoir voyager avec vous depuis mon canapé. très amicalement
    Nicole"

  • #4

    monyclaire (vendredi, 19 décembre 2014 20:23)

    Reçu ce soir un commentaire qui m'a beaucoup touchée... Reçu en message privé mais David m'a autorisée à le partager ici et je l'en remercie... Ce commentaire me touche d'autant plus que j'ai connu David grâce au Chemin, qu'il parle là d'un sujet qu'il connait bien lui aussi et... parce que nous avons eu le grand plaisir de faire sa connaissance " pour de vrai" au cours de ce chemin 2014, en compagnie de Frédéric...
    " Un immense merci encore une fois pour ce "Pas à pas" qui m'a fait tant plaisir à lire.. Je referme cette aventure les larmes aux yeux ! Pourquoi ? Parce que la tristesse de "vous quitter" çar je me faisais une joie de "vous retrouver" et de "cheminer" avec vous par les mots, c'est comme si j'étais à vos côtés, chaque soir je retrouvais mes deux amis et j'avais hâte de reprendre le balisage du cœur.... Les souvenirs du chemin sont à nouveau remontés à ma mémoire . Je me souviens de cette montée magique après la croix de Gibraltar ... Alors oui l'émotion est là et, par pudeur, je préfère retranscrire en message privé ce sentiment. Je suis heureux de vous connaître. Amitiés..
    Merci pour cette émotion !"
    Un immense merci à toi David.

  • #3

    monyclaire (dimanche, 14 décembre 2014 16:45)

    Voici le premier retour de lecture, par Madeleine, que je remercie. Envoyé par courrier, donc je recopie.
    « Je viens de terminer ton livre, J'ai sincèrement passé un très bon momentde lecture, comme à chaque fois. Difficile de mettre des mots, que d'émotions !
    Quelles belles rencontres avec d'autres pèlerins, de bons moments partagés.
    Des belles étapes difficiles à terminer. Le météo n'est pas toujours encouragente, guère à mettre le nez dehors. La chaleur, ce n'est pas mieux, c'est épuisant.
    Merci à JC pour ses poèmes et ses belles photos.
    Quels beaux souvenirs vous allez garder.
    Bravo pour votre courage et quelle complicité vous avez.
    Une belle leçon de vie. »

  • #2

    monyclaire (mardi, 18 novembre 2014 15:43)

    Coucou Robert et merci de ton passage par ici. Bravo pour ton courage, tu as dû passer du temps à visionner toutes ces photos...
    Le livre récit devrait être disponible d'ici quelques jours.
    Bisous et à bientôt

  • #1

    gitantroubadour (samedi, 15 novembre 2014 19:47)

    Je viens de passer un bon moment à visionner "TOUTES" les photos et lire le récit de votre première étape, c'est superbe. Il faut que j'achète ton livre !!!!
    Bonne soirée à vous deux !!!!!!