BOZA - Roman de Ulrich Cabrel et Etienne Longueville

C'est par une vidéo d'une émission télé que je découvre ce jeune. Gouailleur, simple, vrai, rieur, il attire d'emblée la sympathie. Découvrir son parcours m'étonne et j'ai vraiment envie d'en savoir plus. De découvrir l'envers de ce décor. Comment ce jeune a pu arriver ici, en Bretagne, en étant parti à pied du Cameroun. Presque sans argent. Mais avec une détermination qui impose le respect.

C'est Etienne, une des personnes qui l'a hébergé qui lui propose d'écrire son récit. Il raconte ses 9000 km avec ses mots bien à lui. Il tutoie son lecteur et ainsi, on partage son périple, on le vit à ses côtés. On a peur, on espère, on veut qu'il réussisse. Tant d'efforts, de lutte, ce n'est pas possible qu'il échoue, qu'il reste coincé dans un de ces camps d'attente.

Il refuse que l'on édulcore son récit. «  Ne change pas mes mots, mon pote. Tu écris que l'odeur du quartier est «  indescriptible ». Tu te trompes, elle se décrit parfaitement : ça pue la merde. C'est violent mais c'est vrai. Avec ton français à tout adoucir, les lecteurs ne comprendront jamais pourquoi les jeunes se barrent de là. »

Là-bas, au pays quel choix a-t-il ? La misère, la délinquance pour survivre. C'est difficile mais son choix est fait, il partira. Faire un boza, c'est passer en Europe.

Il est jeune mais il est déterminé. Il acquiert son expérience sur le dur, au gré de son avancement. Il s'adapte, analyse chaque situation et dépasse toutes les difficultés. Il ose aussi. Il est jeune mais ne s'en laisse pas compter. Il faut s'imposer parfois sinon c'est la mort...

Il est courageux, fier, franc, loyal. Il a même, malgré son jeune âge, la force et la mentalité d'un chef. Ce qu'il traverse et endure est difficilement racontable. Il le fait et réussit même à y glisser de l'humour. De beaux moments de partage aussi, entre potes, des amis «  à la vie à la mort »...

Oui, il a réussi son boza mais au prix d'énormes efforts. Il est arrivé en France, a rejoint la Bretagne. Intéressant également son analyse, sa vision de notre France... à faire lire, aussi, à nos jeunes, et en discuter ensuite...

Oui, il EST Breton. Il a gagné ce droit.

«  On veut être reconnu comme des hommes, c'est tout »

Bravo à toi Ulrich et merci à Étienne pour avoir décidé de faire un récit de ce très long périple.

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