Plus que quelques semaines avant la sortie de mon prochain roman

 

L'effet Domino - Les liens du cœur

 

L'illustration qui servira de couverture a été réalisée par Maryse Dessin, un grand merci à elle et un énorme bravo pour la qualité de son oeuvre...

 

La couverture sera réalisé par Yoann, comme d'habitude.

La mise en pages, la correction ont été faites par mon amie Véronique... Femme de grand talent également

 

 

Et Rémi adopta son père fut tout d’abord une nouvelle écrite en 1999, publiée dans mon recueil Chemins d’ombre et de lumière. Le thème du concours était : Le poids du mensonge.

J’ai eu envie, presque vingt ans plus tard, de reprendre cette nouvelle pour en faire un roman. Cette écriture a débuté en février 2018, très peu de temps après la parution de mon roman Lucas, 4 ans, enfant des rues. N’en avais-je pas fini avec ce petit bougre ? Les demandes des lecteurs m’ont-elles influencée ? Je ne sais pas. Toujours est-il que fort naturellement Lucas s’est imposé dans ce roman. Ceux qui, comme moi, se sont pris d’amour pour Lucas seront heureux de retrouver les personnages de ce roman. Il reste cependant totalement indépendant et pourra se lire sans avoir lu le précédent. Ce n’est pas véritablement une suite, même si la vie continue pour certains personnages de mon dernier roman. J’ai tout de même pris quelques libertés par rapport aux dernières pages de ce précédent. De légères différences entre la fin de l’un et le début de l’autre...

J’ai gardé la même époque, nous sommes à la fin des années 80. Là où le téléphone portable et Internet n’avaient pas encore envahi nos vies.

 

Un extrait ? 
"En ralentissant devant l’école, Victor aperçoit Rémi, assis sur le banc de l’abri-bus. Il semble le guetter. Dans sa vie d’avocat, il a rencontré très souvent des situations particulières, embarrassantes parfois, difficiles ou troublantes. Celle-ci en fait partie. Tout d’abord parce que son client, Pierre, est devenu un ami très cher. Il a toujours pris garde de ne pas mélanger travail et domaine privé. Pierre est la seule exception. De suite, le courant est passé entre eux. L’histoire de cet homme l’a profondément touché. Pierre est un homme droit, franc, foncièrement honnête. Il restera pour Victor comme un cas d’école. Un exemple de ce qui peut arriver à chacun. Nul n’est à l’abri d’un dérapage, d’une erreur. Que l’on paie ensuite très cher. Pierre n’a jamais nié sa culpabilité, jamais tenté de minimiser les faits. Parce qu’il est profondément convaincu de mériter sa condamnation, il n’a jamais tenté de s’expliquer avec sa femme. Il n’a jamais essayé d’obtenir un peu de compréhension, encore moins sa clémence. Pour Victor, c’est une erreur. Il a côtoyé bon nombre de délinquants, du petit voleur occasionnel au vrai truand, beaucoup ont gardé, lors de leur emprisonnement, soit leur mère, soit leur compagne, soit un ami. Quelqu’un de proche qui les soutenait au fil des jours. Pierre a été terriblement seul au cours de ces sept années de réclusion. Il a affronté l’univers carcéral avec détermination. Il a su se faire respecter sans une seule fois attirer l’attention sur lui, que ce soit par les gardiens ou les autres détenus. Il dégage une sorte de force que chacun respecte. Il était pourtant bien jeune lors de son arrestation. Mais déjà mûr et responsable. C’est ce qu’il y avait d’incompréhensible dans son dossier. Comment un homme aussi pondéré avait-il pu se laisser entraîner dans une magouille qui allait mal finir et lui valoir l’écroulement de sa vie ?"

 

 

Extrait 2: - Parfait, tu suis bien, c’était un test. Non, sérieux, cette nouvelle-là est si importante que j’ai bien le droit de ménager un peu mon petit effet. Assieds-toi. Ah ben non, tu es déjà assis. Bon, alors voyons.

Victor regarde sa montre, sort sa calculette et déclare le plus sérieusement du monde :

- Sept que multiplie vingt-quatre, que multiplie soixante, cela nous donne dix mille quatre-vingts. J’ôte vingt-deux, il nous reste dix mille cinquante-huit.

-  Dix mille cinquante-huit quoi ? Et pourquoi as-tu retranché vingt-deux ?

- Vingt-deux, c’est le nombre de minutes qui s’est écoulé depuis l’heure d’ouverture du parloir.

- Plus tu expliques, moins je comprends, s’énerve Pierre.

- Sept jours, vingt-quatre heures, soixante minutes moins vingt deux. Cela t’aide ces indices ?

Le regard que lui lance Pierre lui confirme qu’il n’a aucune idée de ce que peut bien lui raconter son ami. Il décide de ne pas abuser plus longtemps de sa patience.

- Il s’est encore écoulé cinq minutes, il te reste donc dix mille cinquante-trois minutes avant d’avoir ton fils, là, en face de toi, à la place que j’occupe actuellement.

Pierre se lève brusquement, se cache les yeux avec les deux mains. Il respire à grands coups, comme s’il manquait d’air. Victor se lève aussi pour lui tapoter l’épaule. Et à sa grande surprise, cet homme qui a tout enduré sans jamais se plaindre, sans jamais perdre pied, s’écroule contre lui. Il n’est pas nécessaire de parler. Ces instants-là sont la preuve du lien très fort qui les relie. Pierre devant son ami laisse enfin s’écouler sept longues années de tourments, de souffrance, de solitude, de manque. Victor ne saura peut-être pas comment cet homme a réussi à traverser cette période sombre de sa vie, sans jamais rien réclamer. Juste accepter un châtiment qu’il savait mérité. Savoir que sa réclusion va prendre fin est un grand bouleversement, il lui faut accepter de retourner à l’extérieur, faire face aux regards qui tous ne seront pas sympathiques, il le devine bien. Retrouver une place dans le monde du travail. Mais tout cela n’est rien comparé au fait de se trouver face à son fils. Victor comprend qu’il vogue entre bonheur et inquiétude. Entre impatience et désarroi.

— Je serai là, le rassure-t-il. 

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Commentaires: 4
  • #1

    yvonne tresse (samedi, 23 février 2019 13:06)

    Mony, je viens de lire ce passage, il me touche beaucoup, je sens qu'il y a énormément de sentiments dans ton ivre. Donc je suis preneuse lorsqu'il sera à disposition.

  • #2

    Mony (samedi, 23 février 2019 21:06)

    Merci beaucoup Yvonne, pour ta fidélité et pour ton intérêt envers mes publications. Je te tiendrai au courant...
    Bonne soirée à toi

  • #3

    Tiamaraa (samedi, 16 mars 2019 12:47)

    Passage, touchant, bouleversant. Tu as une belle plume. Moi, je n"'ai pas la patience pour écrire un roman...
    gros bisous...

  • #4

    Mony (samedi, 16 mars 2019 15:59)

    Coucou Marie
    Merci de ton passage chez moi...
    Je ne sais pas si c'est une histoire de patience, plutôt l'envie de jouer plus longuement avec les mots...
    Gros bisous et bonne soirée