Tant bien que mal

Tant bien que mal de Arnaud Dudek

Si peu de mots mais tant d'émotions ! Avec pudeur l'auteur nous distille ses souvenirs, nous partage ses allers et retours entre hier et aujourd'hui. Le lecteur est pris au piège, il ne peut que tourner les pages, sans répit. Il est là, juste derrière l'épaule de l'auteur.

J'aurais aimé bousculer l'ordre des choses déjà préétablies, réécrire l'histoire de cet enfant. Ce récit nous vrille le cœur, nous ramène aussi à notre propre vie... Chacun peut y trouver matière à réflexion. Par exemple, cet auteur est né en 1979, comme mon fils aîné. L'enfance est un secteur que je connais très bien, c'était mon activité professionnelle. Pour autant ou, sans doute, à cause de cela, je me suis souvent demandé si je serais apte à détecter si un de mes enfants me cachait un de ces terribles secrets. " Je refuse de m'en souvenir, je ne m'en souviens pas " écrit cet auteur sur ces moments qui ont changé à jamais sa vie. Car c'est de cela qu'il s'agit, pour réussir à poursuivre sa vie " tant bien que mal" il faut enfoncer profondément dans sa mémoire chaque seconde de ces instants-là, fermer à triple tour pour que jamais ils ne remontent...  Pour ne pas avoir à trop souffrir... Malgré tout, des détails terribles résistent et accompagnent tout au long des années à venir... Comme l'odeur de la cigarette pour cet enfant-là..

Et puis, un jour, un événement ouvre les vannes et TOUT remonte à la surface... Il faut gérer... L'auteur gérera, à sa manière... Pour obtenir enfin une sorte de paix face à son enfance, comme un renouveau, une autre vie à commencer...

Dans ce récit, on retrouve aussi ce sentiment de culpabilité trop souvent ressenti par les victimes... Là aussi, évoqué avec beaucoup de pudeur... 

Bien... mal...

Peut-on dire d'un écrit qu'il est "bien" quand les mots font si mal ?

Vivre bien , bien qu’ayant mal

Des mots que j'ai lu avec beaucoup de respect...

Merci à cet auteur de les avoir écrits mais surtout de nous les avoir confiés.

Mony

 

Quatrième de couverture

Un petit garçon rentre de l'école. Un homme portant une boucle d'oreille lui demande s'il peut l'aider à retrouver son chat. Il conduit une Ford Mondeo. La forêt est toute proche. Le petit garçon de sept ans est mort en partie ce soir-là. Il n'en dira rien à personne. Délicatement, Arnaud Dudek monte sur le ring. Il raconte comment vit et grandit un enfant violé. Comment il devient adulte, père. Et ce qu'il fait lorsque, vingt-trois après les faits, il reconnaît l'homme à sa voix.

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