L'ascension de la Rhune ou le brouillon de mes futurs chemins...

Quelques années plus tard, sur le Camino Frances... 2013... Atapuerca, on parle parfois de l'enfer de Atapuerca...
Quelques années plus tard, sur le Camino Frances... 2013... Atapuerca, on parle parfois de l'enfer de Atapuerca...

Vu sur un mur Facebook ce matin: Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts ou les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais”. Il suffit parfois d’un tout petit pas de plus, juste prendre la décision de continuer, d’avancer. J’ai à ce sujet un souvenir très précis. Nous sommes, en 2001, en vacances dans le joli Pays Basque. Je suis encore faible, les traitements sont encore récents mais j’ai ce sommet de la Rhume qui semble me narguer. J’ai envie d’y monter... Bien sûr, il existe un petit train pour y accéder mais... ce n’est pas ce que je veux... Un matin où le ciel est bien dégagé, les conditions météo favorables, nous partons pour cette belle grimpette. 900 mètres de dénivelé. Un truc qui m’impressionne beaucoup moins mais à l’époque, je n’étais encore qu’une débutante sans vraiment d’expérience de la marche. Sans le savoir, j’ai fait ce jour-là le brouillon de mes prochains chemins... Bref... je suis partie. Dès le départ, on le voit bien ce fichu sommet que l’on doit atteindre. La balade est superbe. Nous ne sommes pas seuls. Des Pottok assurent le spectacle, se promenant ici et là. Des rapaces qui dansent dans le ciel. Mais cela grimpe dur, vraiment dur. Je suis partie doucement, à mon rythme mais je sens mes forces diminuer. Si je relève la tête, je vois le sommet. Mais il semble s’éloigner au fur et à mesure que je progresse. Il me nargue. A la seconde pause, je ne m’assois pas, non, je m’écroule est le mot plus juste. Je tourne le dos au sommet, je ne veux plus le voir. Je n’en peux plus. Je suis épuisée. Je tremble. Mon corps n'a pas suffisamment récupéré, je suis incapable d'aller plus loin. Je m’arrête là, tant pis. Un détail me sauve. Enfin sauve l'idée que je me fais de mes possibilités. Un détail qui va me prouver que souvent on peut aller au-delà de ce qu'on croit être ses limites. Je me suis donc écroulée sans vraiment faire attention à l'endroit où je me posais. Justement à un endroit où le sentier est très étroit, je suis assise au milieu, je bloque le chemin. Si d'autres randonneurs arrivent, il me faudra bien me bouger... Alors, je me relève, péniblement, mais je me relève. Et je me retourne. Le sommet est là, bien sûr. Et bien sûr, il continue de me narguer. C'est alors qu'une sorte de rage m'envahit. Pourquoi ce serait mon corps qui gagnerait ? Pourquoi pas moi ? Et je repars, déterminée, comme en colère contre ce corps qui voulait m'abandonner, me restreindre dans mes rêves... Et j'ai gagné... Oui, c'était le brouillon de mes futurs chemins, sans aucun doute. C'est souvent la colère qui me redonne du courage... Je me suis toujours demandé ce qui ce serait passé si je m'étais assise à un endroit où je ne gênais pas le passage... J'ai vraiment eu le déclic à ce moment-là... J'ai été obligée de me relever et cela a suffit pour relancer la machine et aller chercher suffisamment de forces pour arriver... Ne pas abandonner... Jamais...

Un endroit où on parle joliment de cette ascension, un lien qui m'a fait sourire... Trouvé par hasard, sur la toile...

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